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DEUX CORSAIRES MALOUINS

bin rentrèrent à Dunkerque, avec des prises estimées un million 500.000 livres.

Les Malouins firent aussi de nombreuses prises, car, dans leur port seulement, ils ramenèrent plus de soixante navires ennemis.

Mais Luc de La Villestreux ne semble pas y avoir participé, car nous savons seulement qu’il céda, à cette époque, le commandement de sa frégate le Saint-Antoine, à du Coudray Perrée, qui allait l’employer, l’année suivante, à une mission dont nous parlerons.

Ce fut, enfin, pendant cette même année 1691 que du Guay Trouin, le héros naval populaire, âgé de 18 ans, reçut pour la première fois un commandement.

Il s’était distingué, l’année précédente, pendant un combat sur la Manche, où le choc d’un abordage l’ayant fait tomber à la mer, il fût assez heureux pour être sauvé par quelques gens de son équipage, « qui[1], » dit-il, « me tirèrent par les pieds à bord de nôtre vaisseau. Etourdi de cette chute, et mouillé par dessus la tête, je ne laissai pas de sauter à bord de l’ennemi, et de contribuer à nous en

  1. Vie de Monsieur du Guay-Trouin, avec une introduction par Henri Malo. Paris, 1922.