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DEUX CORSAIRES MALOUINS

obligé de « mettre en panne, pour changer de toiles, repasser et raccommoder ses manœuvres ».

Les deux frégates françaises, fatiguées par la poursuite, par l’état de la mer, et par le combat, suspendirent aussi le feu, et firent de même, tout en continuant à serrer la Justice de près, pour l’empêcher de s’échapper.

C’est ainsi que se passa la fin de la journée, et toute la nuit.

Puis, le lendemain matin, « voyant qu’il faisait très gros temps, et apparence de continuation[1] d’iceluy, qui indubitablement lui aurait fait perdre l’ennemi », le sieur de La Villestreux résolut, vers 8 heures du matin, de s’en rapprocher, à portée de mousquet, pour lui donner le coup de grâce.

La Joyeuse et le Comte-de-Revel, séparés du Saint-Antoine par la nuit, et par le gros temps, étaient en vue, mais à grande distance.

Les premières décharges du Saint-Antoine brisèrent le grand mât de la Justice, déjà privée, depuis la veille, de son mât d’artimon.

  1. Rapport du commandant du Saint-Antoine, le 14 avril 1690. Archives de l’Amirauté, Mairie de Saint-Malo, C. 4.