estimait, en 1711, à 300 millions de livres, les matières d’or et d’argent importées.
Bénard de la Harpe, député de Saint-Malo aux États de Bretagne, et qui, par conséquent, devait être bien renseigné, parlait de 400 millions, pour les navires rentrés à Saint-Malo de 1703 à 1720.
Enfin, Véron de Forbonnais, autorité financière au dix-huitième siècle, disait à cette époque : « Le commerce dans la mer du Sud a fait entrer plus de 200 millions d’espèces dans le royaume, de 1701 à 1716 ».
Comme terme de comparaison, on peut rappeler que la totalité du numéraire possédé par la France, en 1683, à la mort de Colbert, était évaluée à 500 millions de livres.
En pareille matière, la vérité absolue est chimérique, mais c’est en s’efforçant de l’obtenir, qu’on arrive à s’en rapprocher.
Pour avoir une idée de ce que représenteraient de pareils chiffres aujourd’hui, il faudrait parler de nombreux milliards de francs ; et on admettrait ensuite que la légende des galions, revenus du Pérou chargés d’or, qui permirent au roi Louis XIV de tenir tête à l’Europe coalisée, n’en est plus une.