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DEUX CORSAIRES MALOUINS

Pendant les années qui suivirent le retour en France de l’escadre Chabert, le commerce des Malouins dans la mer du Sud, prit une extension considérable, car le gouvernement rappelait bien la défense d’y participer, mais il le tolérait, en donnant des prétextes, tels que celui d’aller « aux découvertes ».

On a donc accusé le gouvernement royal, et Pontchartrain, en particulier, d’incohérence, de versatilité, et même de mauvaise foi.

Pour les disculper, il suffit de rappeler que notre diplomatie s’efforçait de trouver un terrain d’entente avec le gouvernement espagnol, pour obtenir, tout au moins, un traité de commerce avantageux, et que pour y arriver, le trafic, même illicite, à la mer du Sud, constituait une monnaie d’échange, à laquelle il aurait été puéril de renoncer.

De plus, l’incurie du gouvernement espagnol, qui était notre allié, l’insuffisance de ses moyens d’action, rendaient nécessaires notre présence, et même notre intervention, dans ses colonies, pour assurer leur commerce avec la métropole.