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DEUX CORSAIRES MALOUINS

En définitive, malgré l’activité d’aussi puissants personnages, malgré le déploiement policier qui en fut la conséquence, aucun des délinquants ne devait être sérieusement inquiété.

Car, le capitaine Fouquet, commandant du Phélypeaux, fut bien poursuivi, à la demande de Danycan, qui l’accusait d’avoir débarqué, en fraude, un coffre contenant 400.000 écus, et qui obtint de le faire conduire à la prison de la conciergerie du Parlement de Rennes, mais Pontchartrain intervint, pour faire révoquer cet ordre, « sur ce qu’on lui avait assuré que c’était un homme de bonne réputation, qui était riche, et que sa détention ferait du tort à son crédit et à son honneur »[1].

Un seul accusé fut incarcéré, mais relâché au bout de cinq mois, l’abbé Jouin, personnage équivoque, aumônier de marine, spéculateur interlope, un moment capitaine de la Confiance, et même aumônier de Madame, belle-sœur du Roi, dont elle disait : « J’ai un chapelain qui m’expédie la messe en un quart d’heure, c’est tout à fait mon affaire », et

  1. Correspondance de Pontchartrain. Archives nationales. Manuscrits. Marine. B 2.