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DEUX CORSAIRES MALOUINS

avaient vendu les marchandises dont ils avaient composé le chargement de leurs vaisseaux, pour être débitées au Pérou. »

Dès que les navires furent signalés, on prit des dispositions pour connaître, exactement, le montant des sommes rapportées.

Le comte de Pontchartrain, et le contrôleur des finances Chamillart, donnèrent des ordres à leurs agents respectifs ; et l’on décida que l’on ferait appel au patriotisme des intéressés, pour obtenir des déclarations exactes.

Mais, d’autre part, on leur prescrivit aussi de faire déposer leurs valeurs à la Monnaie, en échange, pour la moitié de billets, et pour l’autre moitié, de pièces neuves qui allaient être dépréciées, car un édit du 14 mai 1709 devait prescrire la refonte générale des monnaies.

En outre, un arrêté du 10 avril 1709 frappait d’un induit de 6 pour cent, en faveur du roi d’Espagne, toutes les marchandises, et tous les effets, revenus de la mer du Sud.

Ces mesures de contrainte déchaînèrent la fraude, et la contrebande, au point que onze millions 212.000 livres seulement, entrèrent