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DEUX CORSAIRES MALOUINS

Les commandants de ces navires consentirent, bon gré mal gré, à transférer sur l’Aimable, une partie des sommes qu’ils convoyaient, et, le 4 novembre 1708, la flotte cingla vers le cap Horn, et vers les îles Danycan, où la Vierge-de-Grâce se sépara des autres navires, malgré les ordres de Chabert, pour rentrer directement à la Rochelle.

Le commandant de la flotte ayant alors déclaré sa ferme résolution de faire route vers la France, sans relâcher, sauf nécessité absolue, la mission confiée à deux vaisseaux qui devaient le rejoindre à la Martinique, resta sans objet.

Avant que la flotte commandée par le capitaine Chabert fût arrivée à Port-Louis, le 27 mars 1709, le bruit répandu des trésors qu’elle rapportait, eut un retentissement énorme à Versailles :

« Le jour de Pâques[1], 31 mars 1709, » raconte le marquis de Sourches, « au lever de Louis XIV, on apprit que le Roi avait eu de bonnes nouvelles, ce qui, à cette époque, était plutôt rare ; un courrier venait

  1. Mémoires du Marquis de Sourches. Cité par E. W. Dahlgreen, Relations commerciales et maritimes, etc.