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DEUX CORSAIRES MALOUINS

sitôt à terre avec deux P. jésuites, espérant retrouver le corrégidor, qui l’avait si bien accueilli en 1702, le vicaire général, et tous ces fonctionnaires, dont il avait gardé un si fidèle souvenir.

Mais le corrégidor avait été remplacé par don Diégo de Zuniga y Tovar, auquel le commandant du Saint-Charles exposa qu’il voyageait pour le compte de la compagnie française de la Chine, où il se rendait ; qu’il avait passé par la mer du, Sud, pour éviter les obstacles qu’il aurait rencontrés en prenant la route des détroits de la Sonde et de Malacca ; et qu’il demandait à se pourvoir de vivres, en échange de ses marchandises.

Don Diégo de Zuniga répondit très courtoisement, en offrant toutes facilités pour le ravitaillement de l’équipage, mais en insistant sur les instructions du Vice-Roi qui s’opposaient à tout échange, et à tout trafic.

Cette attitude inflexible s’accentua le jour suivant, après la visite que don Diégo rendit à bord, car ce fonctionnaire, par exception intraitable, fit placer des sentinelles sur le rivage, y fit circuler des patrouilles, et s’y rendit même, en personne, de nuit, pour opérer