spectacle étrange et pittoresque, que le P. Nyel devait écrire le 20 mai 1705, de Lima, cet admirable passage de sa lettre au P. Lachaise, et qu’il faut citer :
« Je ne vous dirai rien de leur génie, ni de leurs coutumes, pour ne rien affirmer d’incertain, ni de faux. Mais je prendrai la liberté de vous marquer les sentiments de compassion que la grâce et la charité de Jésus-Christ m’inspirèrent, à la vue des ténèbres qui sont répandues sur cette terre abandonnée ».
« Je considérais, d’un côté, le peu d’apparence qu’il y avait, qu’on pût entreprendre la conversion de ces pauvres peuples, et les difficultés immenses qu’il faudrait surmonter ; et, de l’autre, la prophétie de Jésus-Christ, touchant la propagation de l’Évangile dans l’univers, me revenait souvent à l’esprit : que Dieu a ses temps et ses moyens marqués, pour dispenser, en chaque climat, les trésors de sa miséricorde ; que, depuis vingt ans, nos pères avaient porté l’Évangile dans des lieux aussi éloignés de la lumière que ceux-ci ; que peut-être Notre Seigneur ne nous conduisait à la Chine, par ces routes