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DANS LA MER DU SUD

Son premier acte fut de faire saisir toutes les barres de fer déjà déchargées du Président de Grénédan, et qui venaient d’être vendues à trois marchands de Santiago.

Après les avoir confisquées, ainsi que les mulets amenés pour les transporter, l’oïdor revendit le tout, quelques jours après, aux mêmes marchands à bas prix, et, considérant sa mission comme terminée, il repartit pour sa résidence ; à la satisfaction générale, sans doute, car les barres de fer avaient été payées à bord du Président de Grénédan, et les marchands les remportèrent pour les débiter ailleurs.

A la suite de cette visite de l’oïdor, les échanges se ralentirent, d’autant plus qu’on attendait à la Conception, l’arrivée de fortes sommes d’argent pour le paiement d’un arriéré de solde, dû depuis quatre années aux fonctionnaires, aux officiers et aux soldats, et qui devait apporter dans la ville plus de 400.000 écus.

Pour stimuler les acheteurs, les Malouins firent alors un simulacre de départ ; « nous fîmes un mouvement d’appareillage », dit le narrateur, « afin que les Espagnols ne doutassent pas que nous nous proposions de sortir de la Conception, pour aller au Pérou.