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DANS LA MER DU SUD

nécessaire d’enlever toute velléité d’indépendance, ou de particularisme, à des gouverneurs isolés, à des distances telles, qu’il fallait des mois, et parfois des années, pour les franchir.

Tous ces fonctionnaires exerçaient leur pouvoir despotique, sur des populations composées d’éléments distincts.

D’abord, les plus nombreux, les Indiens subjugués, aussi esclaves que des nègres, bien que baptisés chrétiens. Puis des Indiens libres, encore idolâtres ou sans religion, et moins dociles au Chili qu’au Pérou, parce que le pays y était montagneux et boisé. Ces derniers, montés sur des chevaux souples et rapides, armés de lances, d’arcs et de flèches, qu’ils maniaient avec une adresse remarquable, étaient de redoutables adversaires.

Les uns et les autres n’attendaient qu’une occasion pour lever le masque, et pour s’affranchir.

Ensuite, des créoles, de race espagnole, et nés dans la colonie ; des mulâtres, engendrés par des blancs et des indiennes ou des négresses ; des « mistiches », engendrés par des blancs et des mulâtresses.