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DANS LA MER DU SUD

sans s’y arrêter, et firent escale à la baie de Copiano, pour s’y ravitailler.

C’était une petite anse tranquille et abritée, sans habitations, mais située à une dizaine de lieues d’un bourg bien approvisionné, d’où M. de Beauchesne fit venir, à dos de mulets, tout ce qui lui était nécessaire.

Il apprit alors, à regret, car il avait intérêt à éviter tout conflit avec les Espagnols, que six vaisseaux de guerre se préparaient à lui barrer la route de Callao.

Si M. de Beauchesne avait été mieux renseigné, cette nouvelle l’aurait moins ému, car, comme nous le verrons plus tard, en fait de forces navales au Pérou, il n’y avait guère qu’un amiral désigné pour les commander.

Malgré cette complication imprévue, le commandant de l’escadre voulait se défaire le plus tôt possible de ses cargaisons. Il prit donc la direction du Pérou, et fit voile vers Arica.

L’accueil y fut tout autre qu’à Valdivia, grâce à quelques Français, anciens flibustiers, fixés dans la localité, et à la présence de plusieurs marchands des environs, qu’avait attirés la nouvelle de l’arrivée des vaisseaux.

Ce petit bourg se trouvait au bord de la