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DEUX CORSAIRES MALOUINS

rent les pluies d’octobre, et, après elles, de grands vents qui repoussèrent les deux vaisseaux vers l’est ; si loin, que M. de Beauchesne fut sur le point de se décider à sortir du détroit dans cette direction, pour prendre la voie du cap Horn.

Puis, soudain, les vents ayant tourné à l’est, l’escadre prit la direction du Pacifique, où elle déboucha, à la fin de l’année.

Bien que M. de Beauchesne ait reconnu lui-même que le détroit de Magellan pouvait être traversé en deux mois, il en avait passé sept à y faire, il est vrai, des observations sur les courants, sur le régime des vents et la configuration des côtes, mais qui avaient un peu détourné son attention du but de l’expédition.

Dès leur entrée dans le Pacifique, une grande brume sépara les deux vaisseaux ; le Phélypeaux fit différentes reconnaissances géographiques, et le Maurepas se trouva, le premier, devant Valdivia, sur la côte du Chili.

Cette ville était dans les terres, à deux ou trois lieues en arrière d’un port profond, où l’on pénétrait par une passe étroite, que défendaient quatre forts, et une batterie ; leur gar-