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DEUX CORSAIRES MALOUINS

Ces sauvages étaient armés d’arcs, et de flèches, ayant, en pointe, des pierres taillées en langue de serpent ; ils construisaient un canot d’écorce d’arbres, et avaient avec eux quelques petits chiens.

Les flibustiers, qui accompagnaient les navigateurs, pour les guider, leur expliquèrent que ces indigènes n’avaient aucune religion, bien qu’ils eussent l’habitude de contempler la lune avec respect ; et que, sans demeures fixes, ils se contentaient d’abris momentanés, faits de terre et de branchages.

L’escadre remit à la voile et atteignit le cap Frouart, où elle fit séjour, pour s’approvisionner en bois et en eau, à l’embouchure d’une belle rivière, à laquelle on donna le nom de M. de Gennes.

A partir de cette époque, à la fin de mars,s’élevèrent des coups de vent épouvantables, alternant subitement avec de grands calmes, qui suffisaient pour redonner de l’espoir aux voyageurs, impatients d’atteindre l’Océan Pacifique, et les côtes du Pérou.

Mais, bientôt, vers le 3 avril, la mer devint de plus en plus mauvaise ; les vents soufflaient en tempête. De plus, les vivres com-