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DEUX CORSAIRES MALOUINS

fort, sur lequel flottait le pavillon britannique. M. de Gennes apprit, par un Portugais, qu’il contenait de grandes ressources, qu’il était en mauvais état, et que sa garnison affaiblie par la maladie, serait incapable de résister à une attaque.

Il s’en rendit maître, après y avoir envoyé quelques bombes ; en retira toutes les marchandises, des nègres en grand nombre, et le fit sauter.

Mais l’épidémie qui régnait dans le fort, se communiqua aux équipages de l’escadre, qui fut obligée de relâcher aux îles du Cap Vert, où M. de la Rocque la rejoignit sur le Séditieux, et d’où elle gagna l’île de l’Ascension, puis le Brésil, pour y vendre les nègres.

Toutes ces causes de retard devaient avoir une fâcheuse influence sur le résultat de l’expédition, qui n’atteignit le Cap Vierge, à l’entrée du détroit de Magellan, que le 11 février 1696, dans une saison peu propice pour le traverser.

Deux jours après, l’escadre, après avoir pénétré dans le détroit, atteignait l’île Saint-Georges, appelée aussi île des Pingouins, car