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ESSAI SUR L’HISTOIRE

dialectes (i), qui, au passé, se changent en boi ou voi ou (2).

Ces racines diverses, élément du temps, unies à l’élément de la personne et à l’élément de l’action, désigné par le participe passé du verbe qu’on veut conjuguer, et qu’on y joint, forment un second passif celtique très-usité (3).

Je ne pousserai pas plus loin cette investigation qui finirait par fatiguer ; je crois en avoir dit assez pour faire voir que les éléments du verbe, et l’esprit qui préside à leur combinaison, comme la plupart des éléments delà grammaire, comme le fond du vocabulaire, comme tous les mots gaulois donnés par les écrivains de l’antiquité, et les formes grammaticales qu’ils révèlent, sont les mêmes dans les deux grands rameaux des dialectes celtiques modernes, le gaël d’Ecosse ou d’Irlande, et le breton de Galles et de France. Il me semble donc constant, que ces dialectes représentent l’ancienne langue celtique sous plusieurs rapports essentiels. Si cependant je me trompais, s’il restait quelque doute dans l’esprit du lecteur, ce serait la faute non du sujet, mais de l’auteur lui-même, et j’ai la conviction, qu’un seul regard pareil à ceux dont les Burnouf et les Grimm ont éclairé les langues plus favorisées de l’orient et du nord, suffirait pour dissiper toutes les ténèbres celtiques.

SECONDE ÉPOQUE.

Maintenant que nous savons d’où viennent les dialectes nationaux d’Irlande et d’Ecosse, de Galles et d’Armorique, et que la réunion de leurs traits communs nous a fait retrouver la langue celtique, telle qu’elle était probablement au fond, lors de la division des peuples gaëls et bretons, nous allons étudier à part un des rameaux de ce vieux tronc, dont les premières fleurs ont été cueillies par nos ancêtres les Gaulois, et dont les Bretons de France cueillent aujourd’hui les dernières : je veux dire l’idiome des paysans de l’Armorique. Avec lui commence l’âge historique des langues primitives de la Gaule. C’est pour nous une raison

[1]

  1. (t) Je suis. Gaël, as et is mi. Gallois, es (2) Voyez plus haut, p. xvij. Note 5. ouf. Breton . éz oun (anc. éz ouff.) Tu es. Gaël, . U. Gallois, es ou. Breton, f^^^^ r^^o^^r^ ; ., mi loisçaU Il est. Gaël, is Hé. Gallois, es ev. Breton, [^P- ; ^^^^^^^ ^^^i^ ( P-n. . 0) Nous sommes. Gaël, is sinn. Gallois, es om /f ^r^wL^f Pr ? ’ ^/’ w^ ?^^ ! el es on. Breton, éz omp. t^ZT’J^^fleJlf’^^^^^ Vous êtes. Gaël, is it, Gallois, es ouc’h. Bre- Jf T. fi. i» ï !’ ^.’^' ;^^f • ’ ^' ^^ ^oisff. n *fz nr’h ^" ^^llois, bézouiv losked. BrcloD, léloi ezocn. … . _ zinn loskel, etc. Ils sont. Gael, w land. Gallois, e* mt. Bre- y ^„j,. L …’,.* r- -i i. . ton éz iñi ® ’^ «KULÉ. Gael-écos., bizinn his- ’ . .,, . . „ . ^"- Gallois, bezoun losked. lireton, bizerm Je suis. Gacl-ccos., za on zô mi. Gallois, loskel, etc. mi zy (pron. zô). Breton, mé zô. Sois brûlé. Gaël-écos., biz loisgait. Gal-Tu es. Gael, zô ti. Gallois, ii zy (pr. zô). lois, béz hsked. Breton, béz loskel. Breton, t^zo. Être ou devant être brûlé. Gaël-écos., Il est. Gaol, z6 hé. Gallois, hev zy. Breton, do ou da viz loisgait. Gallois, i vod losked. liai (a) zô, etc. Breton, da véza ou da vul loskel.