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et de Mandchourie à part ; ce n’est pas encore de l’histoire). Il n’a marqué ni par ses conquêtes ni par ses découvertes mais il est resté le maître chez lui, et telle paraît être encore sa politique à l’heure qu’il est. « S’il est sorti de ses limites, ce n’est pas pour les étendre, dit-il, mais pour protéger ses frontières » ; s’il a entr’ouvert sa porte, c’est forcé par les circonstances et sans cesser de la tenir ferme pour qu’elle ne soit point enfoncée. Il a voulu montrer sa force pour qu’on le respecte, et la démonstration visait plus ses alliés que ses adversaires. Il fallait dire à l’Europe et à l’Amérique : nous ne sommes pas bons à cueillir et nous sommes de force à garder pour nous les fruits de notre jardin.

Les Japonais ne sont pas d’origine insulaire ; la race actuelle ne ressemble pas aux très rares débris des populations autochtones, ou du moins établies avant eux et qu’ils ont repoussées tout au nord dans l’île de Yézo. Les conquérants paraissent être venus de la Mongolie par la Corée et en deux fois, comme le donne à penser un double caractère ethnologique qui reste très marqué. On trouve aussi deux cycles mythologiques, un se rapportant à Idzumo, l’autre à Kyushu, qui indiquent deux vagues d’invasion successives. Le