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vaquant à leurs touchants devoirs. Tout cela ne tire point à conséquence. J’ai vu de mes yeux un tramway public rempli d’élèves d’un Saint-Cyr japonais revenant de la mer vêtus d’une courte camisole de toile à jours et d’un biais de mousseline. Plus des sandales. Les officiers avaient leur képi doré, leur dolman kaki galonné et des chaussettes. Entre, rien que la pure mousseline en petite quantité. Et ce ne sont point des sauvages, il y a des chances pour que ces officiers si court vêtus eussent visité l’Europe et parlassent nos langues.

Le mariage est un moyen d’avoir des enfants, mais ce n’est pas le seul, ce n’est même pas le meilleur. Un homme peut avoir un nombre varié de concubines (c’est le mot dont on se sert crûment au Japon) et les enfants illégitimes valent à peu près les légitimes, c’est l’aînesse qui décide surtout. On divorce pour tout et pour rien. On s’amuse avant le mariage avec des geishas ou des dames de Yoshiwara. On continue marié, il n’y a pas de honte à cela. Les femmes dont c’est le métier d’embellir momentanément la vie des hommes ne sont guère méprisées et se marient comme les autres leur temps fini. La vertu essentielle, absolue d’une femme n’est pas tant la chasteté que la soumission, son premier devoir n’est