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complète du Japon par le bouddhisme, c’est que la nouvelle religion servit de canal à l’importation de tous les arts, de tous les perfectionnements et de toutes les idées. Les moines, qui avaient besoin de statues dans leurs temples, les sculptèrent et enseignèrent l’art de tailler le bois à leurs disciples. Le besoin de vases et de cloches fit les fondeurs de bronze, etc., etc. Pour lire les sutras, il fallut apprendre le chinois et inventer une écriture pour les copier. Le bouddhisme, avec sa calme tolérance, ne vit point d’inconvénient à enseigner le chinois au moyen des livres de Confucius et il devint un instrument de civilisation que l’on pourrait comparer au christianisme chez nous au temps des barbares et au Moyen Âge. Les temples devinrent des centres de lumière, on y trouvait des écoles, des artistes et des savants. On ne peut exagérer l’importance du bouddhisme dans révolution japonaise : tout le monde est d’accord pour convenir que le Japon d’hier doit tout au bouddhisme. Mais le Japon d’aujourd’hui le repousse dédaigneusement parce qu’il a cru comprendre lors de son premier contact avec les Occidentaux qu’il est puéril d’avoir une religion et qu’il peut concilier plus facilement le vague extrême du shinto devenu culte des ancêtres et de l’empereur avec ce qu’il s’est assimilé de Herbert Spencer son