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et ce qui touche de plus près au sujet de ce chapitre, leurs idées. Avant d’introduire le bouddhisme, ils apportèrent avec eux les livres de leur grand philosophe Confucius et les pratiques taoïstes déjà bien apparentées à celles de l’Inde même. Le Japonais toujours pratique, s’assimila facilement la morale utilitaire de Confucius mais ne s’intéressa vraiment à la philosophie chinoise que quand, devenu bouddhiste, il eut besoin d’apprendre le chinois pour lire les livres sacrés. Les deux morales se rapprochent d’ailleurs suffisamment pour qu’on puisse les mélanger sans trop de contradictions. La raison physique de cette conversion générale du Japon et de l’enthousiasme concomitant pour la culture chinoise, c’est qu’il commençait à sortir de l’état barbare et à sentir la possibilité et l’utilité de la civilisation. La conquête du pays était apparemment suffisamment avancée pour laisser des loisirs au souverain et à son entourage. Il semble qu’ils aient pris à ce moment conscience de leur barbarie et qu’ils y aient cherché remède en attirant chez eux leurs puissants voisins. Des missionnaires coréens apportèrent un bouddhisme que les admirateurs des formes plus simples de Ceylan trouvent déjà bien dégénéré, et l’esprit japonais commença à élaborer son bouddhisme particulier.