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vous quelque renseignement. Leurs questions portent sur des sujet éminemment pratiques : inventions nouvelles, prix des choses, carrières, etc. ; ils parlent beaucoup de l’Amérique qui les éblouit ; l’Angleterre et la France obtiennent un sourire de condescendance, elles sont vieux jeu. L’Allemagne est un pays où on apprend la médecine et la chimie industrielle. À la France on prend son Code ; à l’Angleterre, Herbert Spencer, la culture générale, et des capitaines pour les bateaux ; à l’Amérique, tout le reste, y compris, hélas ! les manières. La composition d’une bibliothèque d’université japonaise est intéressante parce qu’on y voit de manière claire et irréfutable à quelles langues les Japonais empruntent les diverses branches de leur culture. Car ils empruntent toujours, ils n’ont rien de leur propre fonds. Ce qui n’est pas occidental est chinois, mais tout est admirablement trié, utilisé, ajusté, mis en état de servir au Nippon. Ils ne paraissent s’intéresser qu’aux questions susceptibles d’applications pratiques. J’aurai à revenir sur ce côté utilitaire de leur caractère, je ne note ici que ce qui m’a frappé personnellement dans mes relations avec eux.

Le Japonais nous choque constamment, nous le choquons encore bien davantage : il nous juge sans indulgence comme nous le jugeons, et le fait qu’il a besoin