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son mari, porte les paquets, prend la mauvaise place et s’occupe du confort de son seigneur et maître. Cependant elle a l’air fort distingué et si elle est dans une certaine position de fortune, ou si elle n’est plus toute jeune, elle a grand air et une autorité indiscutable dans la parole et dans la façon de commander. Je n’ai jamais hésité à reconnaître une Japonaise du monde parmi celles que le sort me donnait pour compagnes de route dans un train ou ailleurs ; les hommes sont plus difficiles à classer, et comme ceux qui ont un certain rang s’habillent à l’européenne, ils manquent tout à fait de prestige. Chez elle, la Japonaise est très aimable, très saluante, très empressée à vous fournir du thé et des gâteaux, mais comme elle ne parle guère que le japonais, la conversation manque d’entrain. Elle est d’une timidité extraordinaire ou d’une familiarité charmante, et qu’elle soit intimidée ou à son aise, elle rit tout le temps : c’est poli.

Voilà pour les sensations des yeux et des oreilles qui sont très plaisantes et amusantes. Le nez souffre en silence et fait de grandes réserves ; il se mêle dans la mémoire aux jolies images chatoyantes, des souvenirs d’odeurs extrêmement variées, toutes infectes. Cela s’étend du poisson à divers états, à la bouche dégoût, sur une basse solide et continue de cabinets