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mal domestique familier et caressant, toujours de bonne humeur, toujours empressé à plaire. Elle est toute petite, la taille d’une fillette chez nous, bien proportionnée, mignonne, point de gorge, point de hanches, une petite silhouette divertissante, trottinante, apprêtée, éternellement souriante, étonnée et expectante. Sa coiffure est haute, large, compliquée, très chargée d’ornements divers dans la jeunesse, plus simple ensuite, rien du tout dans la vieillesse. Jamais de chapeau ni de voile. Jeune fille, elle se farde avec beaucoup d’art, c’est une étiquette, il ne s’agit pas de réparer des outrages encore à venir et qu’on ne répare pas quand ils viennent. Elle est vêtue comme les hommes de la robe étroite à grandes manches, même coupe, mêmes étoffes, mêmes couleurs grisâtres dans la rue. Elle ajoute une énorme ceinture dont le gros nœud bouffant derrière donne à sa silhouette quelque chose de contourné et d’amusant. Elle porte ses enfants ficelés sur son dos, ce qui la penche en avant, et lui laisse l’usage de ses mains. Le bébé n’est pas astreint aux grisailles, au contraire, plus il est petit, plus sa robe est bigarrée de couleurs éclatantes et plus les dessins de l’étoffe sont grands. La petite tête, rasée avec beaucoup de fantaisie, se penche par-dessus l’épaule maternelle pour voir la vie, de sorte que quand vous êtes en face d’une Japonaise,