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Je crois que cette différence radicale d’origine est au fond de cette incompréhension, de cette inaptitude à s’entendre, de ce manque de sympathie si évident entre Japonais et Européens. C’est tout ce vieux patrimoine de l’humanité aryenne, sémite, touranienne, même, qui manque à ce petit peuple isolé dans son île, courbé sur son petit champ, limité par ses petits canaux, qui ne connaît de dieux que ses parents morts, et d’idéal que son propre pays. Il reste en nous bien plus que nous ne croyons du vieux fonds pastoral et je n’en veux citer ici pour preuve que la facilité avec laquelle les citadins ruinés reprennent goût à la vie en pleine nature dans les steppes du Canada. Tout de suite des plantes humaines rétrécies, étiolées par des générations de vie artificielle se développent et s’épanouissent dans les grands espaces au milieu des immenses troupeaux. L’Australie est un témoignage imposant de la vitalité de cet ancien instinct primordial de notre race et de sa rapide réadaptation à la vie pastorale. Je ne crois pas que les Japonais se fassent cow-boys ni éleveurs de moutons.

Si l’absence de bétail fait le Japonais si différent de nous, c’est à elle qu’il faut attribuer le charme verdoyant du pays, les montagnes boisées jusqu’en