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verdure qui les sertit. De l’eau partout, comme on peut s’y attendre dans un pays où il pleut tant, et partout des pêcheurs : je crois qu’on ne voit pas au Japon un baquet oublié sans qu’il y ait des gens à pêcher autour. La mer fourmille de barquettes ; plus près du rivage toute la population barbote dans l’eau jusqu’aux genoux, pêchant. Partout où un peu d’eau coule ou s’amasse, on voit pêcher : au filet, à la ligne, à la traîne, à la main, toujours on pêche et des poissons excellents. Nulle part au monde on ne mange une telle variété de créatures aquatiques, toutes meilleures les unes que les autres. D’ailleurs le poisson frais ou séché avec les coquillages et les crustacés forme en compagnie du riz le régime des Japonais : régime qui nourrit son monde apparemment puisque la densité de la population est la plus forte après celle de la Belgique. On ne s’en aperçoit pas en traversant le pays. Sans les statistiques, on croirait l’Inde bien autrement grouillante, mais elle a des déserts : on n’en trouve pas au Japon. Nous ne pensons guère que le « petit Japon » a ses 44 000 000 d’habitants ; que la capitale, Tokyo, compte plus d’un million ; Osaka, 800 000 habitants. Comme le pays s’étend tout en longueur, le climat est assez différent selon les endroits : très doux au