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vernementale. Dans un pays si soumis à celle-ci, il est facile à l’administration civile d’agir fortement sur l’opinion, et par elle de contraindre l’individu et de le maintenir dans le rang. D’autre part, la police est aisée dans des villes où les maisons ne ferment point. Et les voleurs, dira-t-on ? quel paradis pour eux ! On s’en défie beaucoup au Japon et ces maisons ouvertes sont bien gardées. Mais les gens qui ont quelque chose à perdre ne le laissent pas exposé comme chez nous aux regards envieux. Ils enferment leurs objets précieux dans des bâtiments spéciaux, bien clos, à l’épreuve du feu, et n’en sortent les objets de valeur qu’un à un et selon les circonstances.

Le Japonais aime à sortir de chez lui et à jouir dehors des plaisirs de la nature ; il est sans cesse en route et en fête. Pèlerinages — toujours à de beaux endroits — floraison successive des cerisiers, des glycines, des pivoines, des chrysanthèmes, tout lui est prétexte à se déplacer en compagnie, à manger dehors, à baguenauder, à jacasser. Il emmène sa famille et son service ou il se joint seul à des amis tandis que les femmes vont de leur côté. Il pêche des coquillages, il cherche des champignons, il visite une foire autour d’un temple célèbre, toujours il trouve quelque bonne