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qu’il rit plus qu’il ne travaille. Mais une bonne d’enfant japonaise, avec son inaltérable patience et ses soins attentifs, doit laisser de bien bons souvenirs à son nourrisson.

On meurt comme ailleurs dans cet étrange pays, mais on y est enterré autrement que partout. C’est la chose du monde la plus gaie, la plus éclatante, la plus papillottante, qu’un enterrement japonais. Ce peuple qui se vêt de gris et qui aime les teintes douces, accompagne la mort de couleurs vives et crues. À voir les bannières multicolores portant larges inscriptions, la quantité de fleurs aussi multicolores, les belles robes de soie rouge, bleue ou jaune des prêtres bouddhistes, et le blanc immaculé des parents en deuil, on pense à un joyeux cortège de mariage ou de jour de fête, et on ne ressent que des impressions joyeuses. Le mort s’en va porté en palanquin, et ce palanquin ne diffère guère de celui dont il se servait vivant que par l’éclat de ses couleurs et la richesse de son ornementation. Tout cela est chinois et c’est pourquoi, probablement, cela tranche avec les habitudes réservées des Japonais. Le cimetière où l’on dort son dernier sommeil, ressemble au contraire beaucoup aux nôtres, si on prend pour point de comparaison un cimetière de campagne un peu abandonné.