Page:La Vieuville - Essai de psychologie japonaise, 1908.djvu/161

Le texte de cette page a été corrigé et est conforme au fac-similé.

est qu’on n’entend presque jamais un enfant crier. Jusque vers sept ans, on lui laisse faire pour ainsi dire ce qu’il veut et on prend patience quand ce qu’il veut dérange ou encombre un peu. On prend un plaisir extrême à parer les tout-petits, à mener toute la petite famille aux fêtes, aux foires, à la mer, a la montagne. À acheter des jouets, des sucreries, à gâter en un mot le petit monde. Mais les enfants japonais n’ont jamais l’air d’enfants gâtés : ils ne sont ni bruyants, ni excités, ni insupportables. Est-ce la race des dieux qui est vraiment parfaite en naissant ? Où l’exemple est-il la meilleure des leçons ? Pourtant, quand plus tard un garçon reste indiscipliné, le châtiment paraît terrible : on use du moxa au Japon comme remède à toutes les maladies, morales aussi bien que physiques, et nombreux sont les hommes du peuple dont le dos nu montre les traces d’une jeunesse indocile.

Les domestiques sont traités avec la même douceur que les enfants, mais je n’ai pas trouvé que la méthode eût avec eux d’aussi bons résultats. Le domestique japonais est habitué à des égards, à des congés, il est un peu de la famille, et il paraît qu’il est susceptible d’un dévouement héréditaire. Mon impression est qu’il est paresseux, peu intelligent, familier, et