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pas si morte qu’on croyait et tout est fini. La grande affaire pour une jeune mariée japonaise c’est de plaire à sa belle-mère, cela ne passe pas pour facile et il faut recommander aux jeunes filles françaises de ne point épouser des Japonais, celles qui l’ont fait étourdiment s’en trouvent fort mal. Au contraire, quel rêve pour un homme d’épouser une petite Japonaise, jolie, soumise, adorante, bien élevée, sans éducation… et sans mère !

Quand les enfants sont venus, les grands-parents s’en occupent beaucoup et on les confie, solidement ficelés, au dos de leurs aînés. Où les Japonais montrent bien qu’ils sont faits autrement que nous, c’est dans leurs méthodes d’éducation. Jamais ils ne grondent les petits enfants, encore moins les frappent-ils ou les mettent-ils en pénitence. Ils se contentent de les protéger à force de soins attentifs contre tous les risques et tous les dangers… et de leur donner le bon exemple ! Ces étranges Japonais croient qu’il est plus important pour l’éducation d’un enfant de n’avoir jamais vu ses parents en colère que d’avoir été battu pour apprendre la patience ! (Qui oserait prêcher en Occident l’exemple comme système de correction ?) Quand un enfant crie, on le console ou on supporte héroïquement ses cris en souriant toujours. Et le fait