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bouddhas, fondaient des vases, des chandeliers, des brûle-parfums pour leurs autels, des cloches énormes pour annoncer l’heure de la prière, des lanternes pour brûler la nuit autour des temples, ils continuaient l’art chinois modifié par les traditions indiennes et grecques. Les tailleurs de bois qui ciselèrent les ornements innombrables des monuments religieux ou civils, furent peut-être plus japonais. Portes, frises, panneaux pleins ou ajourés, écrans, têtes de madriers, frontons, colonnettes, tout fut découpé, fouillé, ciselé et repercé. Des couleurs tantôt éclatantes, tantôt délicates, toujours heureusement mariées, parfois la belle patine du bois laissé à lui-même donnent un charme singulier aux fantaisies du ciseau japonais. L’artiste emprunte ses sujets quand il y a des personnages aux légendes bouddhiques, au ciel et à lenfer. Mais il semble avoir une prédilection pour des études pleines de vérité et de délicatesse de plantes et de bêtes familières : les plus célèbres morceaux représentent des oiseaux, des singes et un simple chat, des pivoines, des glycines, toute une flore maniée avec une sûreté extraordinaire du sens décoratif. On peut louer le Japonais de son habileté à fouiller le bois, il ne faut pas oublier que ce n’est que du bois et que l’apparente variété de ses