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personnages, parfois de simples moineaux volent sur des bambous. Tout est exquis. Une grosse poule gratte de l’ergot sur un soubassement de porte, un chat endormi le nez sur ses pattes lui fait pendant et ce sont de vraies bêtes vivantes, si vivantes que les Japonais ont toutes sortes de petites légendes gracieuses à leur endroit, les oiseaux se sont envolés un jour, le chat se retourne pour vous suivre de l’œil, on entend la poule glousser, que sais-je. Tout cela raconté dans une langue inconnue, à l’aide de quelques vagues mots d’anglais et de force gestes par de vieux petits prêtres généralement édentés, toujours souriants et saluants, accompagne délicieusement les beaux tableaux sur fond d’or et les plafonds fantastiques. Le Japonais n’imagine pas de se renverser sur la tête des chevaux les quatre fers en l’air poursuivis par un Phaéton éperdu, ni des architectures croulantes ; au plafond il ne place que des oiseaux fortement stylisés, des rosaces, des entrecroisements traités dans des tons et avec des procédés tout différents des panneaux, sur des fonds sombres qui font ressortir les peintures des murs. Aucun meuble n’interrompt la vue de ces panneaux, on s’assoit par terre et la perspective est préparée pour cela. Un peintre japonais exulte quand il a placé le