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car l’art japonais dans toutes ses branches est venu de Chine à la suite du bouddhisme. L’architecture, si tant est qu’il y en ait une, la peinture, la sculpture, la céramique, les émaux, les laques, les broderies d’origine chinoise se sont naturalisées japonaises, et tellement que la peinture, l’émail cloisonné et la laque tout au moins ont atteint au Nippon un degré très supérieur de perfection.

I

L’architecture n’est pas ce qui brille le plus dans les îles du soleil levant, si on repense aux merveilles variées éparses dans le reste du monde. Du bois, des toits qui relèvent dans les coins comme des yeux bridés, cela n’écrase point par la masse ni ne saisit par la pureté des lignes. Si une pagode monte un peu haut, c’est par petits étages essoufflés et grimaçants ; une pensée forte, unique et hardie ne l’a point lancée vers le ciel comme une supplication ou un défi. D’autre part point de large vaisseau, point de voûte audacieuse : de beaux madriers horizontaux sur de beaux madriers verticaux. Des motifs sculptés, très habilement fouillés et judicieusement distribués retiennent l’intérêt sans inspirer ce respect de la diffi-