Page:La Vieuville - Essai de psychologie japonaise, 1908.djvu/124

Le texte de cette page a été corrigé et est conforme au fac-similé.

musicale dont la valeur est connue également de peuples de langues différentes qui les prononcent chacun à leur manière. Il est facile de deviner qu’il y a une énorme quantité de caractères chinois — on dit 40 000 — et que c’est un rude effort de mémoire de les retenir. Les Japonais s’en servent dans une proportion considérable. Tout ce que l’on voit écrit dans les rues : enseignes, réclames, avis, noms des gens, prix des choses, est en magnifiques caractères chinois. Les livres canoniques ou très relevés sont aussi en caractères chinois, mais avec quelques annotations à l’usage des Japonais. Les journaux, les livres communs, les lettres, d’une façon générale tous les documents, présentent l’aspect le plus varié et le plus effarouchant pour le non initié. Dans la même ligne on trouve des caractères (avec leur sens idéographique ou leur valeur nominale, ceci à déterminer d’après le contexte), des signes syllabiques particuliers au Japon qu’on appelle des kana (il y en a 55) et des espèces de vermicelles appartenant à un autre alphabet syllabique appelé hiragana. Le tout pêle-mêle, à débrouiller au vol. Il y a d’ailleurs deux façons de tracer les caractères, en plein ou à main courante, sans compter leur forme hiératique qui se voit souvent, et une grande variété d’hiragana. Vous étonnez-vous encore que le Japonais prenne son temps pour lire