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Informé de tout, il paraît à tout alternativement, par la patience, la ruse ou le coup de force, selon l’occasion. Il ne sévissait pas par choix, mais par nécessité, après avoir attendu silencieusement son heure, mais il frappait dur. C’était un maître qui se possédait lui-même et dirigeait les circonstances parce qu’il savait également observer, prévoir et agir. Disciple de Confucius, il avait un grand soin du peuple, des petites gens, et il croyait à l’importance des égards et des convenances dans les relations que les hommes ont entre eux.

Il est intéressant de reproduire ici le jugement de Lafcadio Hearn[1], un des hommes qui ont le plus profondément étudié et aimé le Japon. Voilà comment l’enthousiaste admirateur de toutes choses japonaises décrit l’homme typique, représentatif de ce pays :

« Grand soldat, il était plus qu’un soldat : un homme d’État qui voyait loin et clair, un diplomate incomparable et presque un lettré. Calme, circonspect, maître de son secret, méfiant quoique non sans générosité, sévère mais humain, l’étendue et la versatilité de son esprit permettraient de le comparer sans désavantage à Jules César. »

  1. Lafcadio Hearn, Japan, p. 303.