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envahi la Corée et qu’on regrette parce qu’elle avait de la couleur à cette aurore d’histoire. Pendant toute cette première période, divine disent les Japonais, imaginaire soutiennent les gens d’ici, les deux cycles de Kyushu et d’Idzumo se croisent et s’enchevêtrent d’une manière bien troublante, et le merveilleux abonde. Il y a malheureusement des voyageurs chinois antédiluviens qui ont écrit leurs impressions sur ce Japon préhistorique et qui sont d’accord avec la critique occidentale pour détruire les illusions des fils du soleil sur l’antiquité de leur civilisation. Tout commence à notre point de vue en 461 ap. J.-C, première date reconnue historique, et après ce moment tout à fait lentement et sourdement l’influence chinoise commence ses infiltrations et l’arrivée du bouddhisme est le premier grand événement national gros de conséquences au Japon. Ces conséquences ont été signalées au chapitre de la religion.

Il paraît évident que pendant longtemps le gouvernement japonais resta nomade. Les empereurs changeaient fréquemment de capitale, probablement parce qu’ils conquéraient le pays peu à peu, et s’établissaient à mesure dans les provinces nouvellement conquises. Ces empereurs divins, petits-fils du soleil, semblent avoir eu très tôt une tendance toute particulière à la