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Allons, soyez franche, interrompit Thauziat. (Clément Thauziat, c’est l’homme fatalement beau.)… Voyons, n’oserez-vous pas avouer devant moi, que vous l’aimez ?

À ce défi, mademoiselle de Graville (Elle est pauvre, mais elle a de la race) sentit en elle une révolte.

Et, bravant Thauziat du regard :

— Vous voulez que je vous le dise ? Eh bien, soyez donc satisfait : oui, je l’aime.

— Qu’a-t-il fait pour cela ? s’écria Clément avec amertume.

— Il est faible et a besoin d’être défendu.

— Dites qu’il est lâche et vicieux.

— Eh bien, je serai sa bravoure et sa vertu.

— S’il vous trouve supérieure à lui, il vous prendra en haine.

— Ayant tout fait pour le bien, je souffrirai sans me plaindre.

— Pensez-vous que je vous, laisserai ainsi vous sacrifier ?

— De quel droit interviendrez-vous ? (P. 213.)

Ce dialogue serré et pressant, c’est proprement du Corneille pour les snobs. Mais poursuivons : ce M. Clément de Thauziat auquel Hélène résiste si fièrement appartient aussi à la plus fine aristocratie. Il était, « dans sa mise, d’une sobriété recherchée qui lui donnait un remarquable cachet de distinction » . (P. 11.) « Au XVe siècle, il eût été un de ces condottieri superbes qui, etc. » (P. 12.) » Avec lui la destinée d’une femme sera grande, sera heureuse, sera enviée. » (P. 201.) « Son étreinte est chaude et frémissante. » (P. 187.) « Il est pâle et brun. » (Passim.) « Il apparaît resplendissant