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L’ÉLOQUENCE DE LA TRIBUNE[1]
LE SÉNAT


M. Challemel-Lacour a prononcé mardi un discours qui retentit encore dans toutes les âmes sensibles à l’éloquence. Il y a beaucoup de ces âmes-là en France ; nous aimerons toujours les mortels heureux dont les lèvres tendent jusqu’à nos oreilles ces chaînes d’or dont parlent les légendes gauloises ; nous nous laisserons toujours conduire par l’éloquence. Ne serait-il pas à propos de considérer, au point de vue de l’art, de l’art seul, trois ou quatre de nos orateurs politiques, en les prenant dans le Sénat, si vous voulez bien, et en commençant par M. Challemel-Lacour lui-même ? À l’exemple du vieux Cormenin, nous pourrions essayer d’esquis-

  1. Ceci a été écrit à propos du discours prononcé par M. Challemel-Lacour au Sénat, dans la séance du 10 décembre 1888.