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LA PURETÉ DE M. ZOLA[1]


Nous avons été avertis tout d’abord par une petite note officieuse, insérée dans plusieurs journaux, que le nouveau roman de M. Émile Zola était chaste et fait exprès pour « être mis entre les mains de toutes les femmes et même des jeunes filles ». On en vantait la pudeur exceptionnelle et distinctive. Cette fois, disait la note, cette fois « le romancier a voulu une envolée en plein idéal, un coup d’aile dans ce que la poésie a de plus gracieux et de plus touchant ». Et la note ne nous trompait pas. M. Zola a voulu l’envolée et le coup d’aile, et la poésie et la grâce touchante, et si, pour être poétique, gracieux et touchant, il suffisait de le vouloir, M. Zola serait certainement, à l’heure qu’il est, le plus touchant, le plus gracieux, le plus poétique, le plus ailé et le plus envolé des romanciers.

Certes, nous ne saurions que le louer de sa nouvelle

  1. Le Rêve. Charpentier, édit. 1 vol. in-18.