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qu’après vingt-cinq ans je livre son stupide attentat à l’indignation des gens de goût.

La proscription des images était surtout fâcheuse dans les classes d’histoire. On ne se fait une idée un peu nette d’un peuple que par la vue des monuments qu’il a laissés. L’histoire figurée exerce sur l’imagination un charme puissant. Mais on nous enseignait la vie des peuples comme on l’enseignerait à des taupes. Les livres de M. Victor Duruy parurent vers ce temps. On y trouvait çà et là des costumes et des édifices. Ils firent révolution. Je vois avec plaisir qu’on a accompli de grands progrès dans ce sens. J’ai feuilleté l’an dernier une histoire grecque dont l’illustration m’a paru aussi riche que le permettaient le prix modique et le petit format du livre. Le texte de cette histoire est de M. Louis Ménard.

Appliquer l’illustration à la lexicographie est une idée très heureuse dont il faut féliciter M. A. Gazier. Il a mis dans son dictionnaire un millier de petites gravures qui complètent, au besoin, les définitions forcément trop sommaires et trop vagues. Ces petites gravures m’amusent et m’instruisent. Je crois qu’elles amuseront et instruiront les enfants, si toutefois ils ne sont ni plus sérieux ni plus savants que moi. Mais ce qui me paraît tout à fait ingénieux dans cette illustration, ce sont les figures d’ensemble. On trouve aux mots Navire, Église, Armure, Château, Squelette, Digestif (appareil), Locomotive, Chemin de fer, etc., etc., des représentations de ces divers ensembles avec le nom des parties qui les