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Jeu singulier du sort ! Napol le Pyrénéen est le plus ignoré des poètes de 1830. Compagnon obscur, disparu avant l’heure, il laisse pourtant la pièce de maîtrise la plus belle et la plus complète de l’art de son temps.

Tandis que je noircis le papier avec les images du romantisme, le soleil décline et glisse à l’horizon empourpré.

Voici venir le soir. La machine à battre ne fait plus entendre son ronflement monotone. Les ouvriers fatigués passent sous ma fenêtre en traînant leurs sabots. Je vois couler leurs ombres lentes et paisibles, que le couchant allonge démesurément. Leur marche égale décèle la paix du cœur, qu’assure seul le travail assidu des mains. Ils ont dépiqué trois cents gerbes de blé. Ils ont gagné leur pain. Puis-je dire, comme eux, que j’ai rempli ma journée ?