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habillées de belles robes semblables à des abat-jour d’or et de perles, les marionnettes jouaient des mystères et représentaient le drame de la Passion. Elles sont clairement désignées par un article du synode d’Orihuela, qui défend d’user, pour les représentations sacrées, de ces petites figures mobiles : Imajunculis fictilibus, mobili quadam agitatione compositis, quos titeres vulgari sermone appellamus.

Autrefois, à Jérusalem, dans les grandes féeries religieuses, on faisait, danser pieusement des pantins sur le Saint-Sépulcre.

De même, en Grèce et à Rome, les poupées articulées eurent d’abord un rôle dans les cérémonies du culte ; puis elles perdirent leur caractère religieux. Au déclin du théâtre, les Athéniens s’éprirent d’un tel goût pour elles, que les archontes autorisèrent de petits acteurs de bois à paraître sur ce théâtre de Bacchus qui avait retenti des lamentations d’Atossa et des fureurs d’Oreste. Le nom de Pothinos, qui installa ses tréteaux sur l’autel de Dionysos, est venu jusqu’à nous. Dans la Gaule chrétienne, Brioché, Nicolet et Fagotin sont restés fameux comme montreurs de marionnettes.

Mais je ne doute pas que les poupées de M. Signoret ne l’emportent, pour le style et la grâce, sur toutes celles de Nicolet, de Fagotin et de Brioché. Elles sont divines, les poupées de M. Signoret, et dignes de donner une forme aux rêves du poète dont l’âme était, dit Platon, « le sanctuaire des Charites » .

Grâce à elles, nous avons un Aristophane en miniature.