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se parlent entre eux, notre soleil ne doit guère avoir de secrets pour cette étoile : ils se touchent pour ainsi dire. Eh bien, un rayon de l’alpha du Centaure, voyageant avec une vitesse de 79 000 lieues par seconde, met trois ans et demi à nous parvenir. Les autres étoiles sont plus éloignées. La belle flamme rouge de Sirius emploie dix-sept ans à venir jusqu’à nous. Sirius est encore un voisin. Mais il est telle étoile qui peut être éteinte depuis des siècles et dont nous recevons encore la lumière. Ainsi les lueurs innombrables que nous envoie le ciel des nuits ne sont pas contemporaines. Tous ces beaux regards nous parlent de passés divers. Quelques-uns nous parlent d’un passé insondable. Tel rayon qui vient aujourd’hui caresser nos yeux voyageait déjà dans le ciel quand la terre n’existait pas encore. Immensité du temps et de l’espace ! Distinguez-vous ce point lumineux, si pâle dans cette poussière de mondes ? C’est une nébuleuse, située aux confins de l’univers visible. Et voici que le télescope la décompose en des milliers d’étoiles. Ce point, c’est un autre univers, plus grand peut être que le nôtre. Ce grain de sable est à lui seul autant et plus que tous les astres de nos nuits.

Cette immensité, la science la ramènera à l’unité. L’analyse spectrale nous fera connaître la composition chimique des étoiles. Elle nous apprendra que les substances qui brûlent à la surface de ces astres lointains sont celles mêmes dont est formé notre soleil. Ces substances se retrouvent toutes sur la terre qui est la fille