ouvre, le doute et l’inquiétude. Je n’offenserai pas sa mémoire en disant que, bibliothécaire de la Mazarine, il ne connut jamais très bien sa bibliothèque. Qui lui en ferait un grief ? Il avait de trop beaux livres dans la tête pour s’inquiéter de ceux qui chargeaient la salle où il siégeait à côté de Philarète Chasles.
On raconte à ce propos qu’un savant, qui travaillait à la Mazarine, consultait journellement la Bibliothèque du père Lelong. Il aurait pris lui-même ce livre, s’il lui avait été permis de le faire ; car il en savait bien la place. C’était pour se conformer au règlement qu’il le demandait au bibliothécaire. Un jour, le malheur voulut que le bibliothécaire fut Jules Sandeau. À la demande qui lui fut faite :
— La bibliothèque du père Lelong, répondit Sandeau, ce n’est pas ici, monsieur. Ici, c’est la bibliothèque Mazarine.
— Derrière vous, s’écria l’autre en allongeant le bras vers l’in-folio qu’il était pressé d’ouvrir.
— Derrière moi, c’est le Louvre, monsieur, répliqua doucement Sandeau.
Je me hâte d’ajouter que je ne crois pas un mot de cette histoire et que je ne la conte que pour l’amusement des bibliophiles, qui sont gens de bien.