l’honneur de sa nationalité et de son uniforme, que rien ne pouvait attiédir son courage. Lorsqu’au mois de mai 1852, il remonte à bord du Prince Albert, après sa longue exploration de trois mois, il écrit : « J’avais un dur apprentissage à faire, et tous ici, excepté moi, avaient des fatigues de pareils voyages une expérience qui m’était complètement étrangère. Que de tourments au moral, d’ailleurs, n’avais-je point, qui se joignaient aux difficultés matérielles ! Mais j’ai renfermé en moi-même ces luttes d’un moment et personne ne peut dire qu’un officier français a fléchi là où d’autres ne faiblissaient pas. »
Voilà des exemples capables de gonfler les cœurs les plus amollis. Que M. Maxime du Camp a été bien inspiré en les retraçant avec la sobriété et la simplicité qui convenaient !
Son livre, je l’ai dit, est destiné à la jeunesse. En achevant de le lire, j’ai fait une réflexion que les jeunes gens, par bonheur, ne feront pas. Elle est triste. Je la dirai pourtant. Il faut parler des grandes choses de l’homme et de la vie avec une entière sincérité. À cette condition seulement, on a le droit de parler au public.
Or, ce qui frappe quand on lit les actions de ces hommes qui se dévouèrent jusqu’à la mort, c’est la sublime impuissance de leur courage, c’est la stérilité imméritée de leur sacrifice. Le dévouement et l’héroïsme sont comme les grandes œuvres d’art : ils n’ont d’objet qu’eux-mêmes. On dirait presque que