et l’on dit que, pour mieux observer ce qu’il voulait peindre, il s’est mêlé plus d’une fois aux pauvres dans les asiles de nuit : un attrait puissant l’entraîne à tous les rendez-vous de la misère et de la charité. C’est cet attrait, allié à un patriotisme vrai, qui l’a poussé à écrire son nouveau livre de la Vertu en France.
« Quand j’étais petit garçon — dit-il, — j’ai lu la Morale en action, et j’ai reconnu que, pour écrire ce volume, on avait compulsé les annales de tous les temps et de tous les peuples. Je me suis demandé si notre histoire contemporaine, c’est-à-dire celle qui commence avec le siècle et se prolonge jusqu’à nos jours, n’offrirait pas une suite de récits propres à démontrer que notre époque, trop décriée, n’est pas inférieure aux époques passées, et s’il ne serait pas possible d’y récolter une série de faits analogues à ceux que l’on a jadis offerts à notre admiration ? »
Il a cherché et il a trouvé. Il a cent fois rencontré sur nos routes le bon Samaritain. Il a surpris beaucoup de belles œuvres obscures et il a conté les plus belles. Oui, la vertu est partout, dans les champs, dans les faubourgs ; elle court les rues de Paris.
Entendez bien ce qu’on nomme vertu. C’est la force généreuse de la vie. La vertu n’est pas une innocente. Nous adorons la divine innocence, mais elle n’est pas de tous les âges et de toutes les conditions ; elle n’est pas préparée à toutes les rencontres. Elle se garde des pièges de la nature et de l’homme. L’innocence craint