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vie de paysan noble, cultivant ses champs quand il n’était pas en guerre, ne se mêlant, du reste, d’aucune affaire. Sa maison avait une certaine ampleur. À chaque nouvelle lune, il y avait des sacrifices et des festins où tous les officiers avaient leur place marquée. Le siège du roi était adossé au mur. Il avait, pour exécuter ses ordres, des râcim, « coureurs », analogues au chaouch de l’Orient moderne. Du reste, rien qui ressemblât à une cour. De superbes hommes du voisinage, plus ou moins ses parents, comme Abner, lui tenaient compagnie. C’était une espèce de noblesse rustique et militaire à la fois, solide pierre angulaire, comme on en trouve à la base des monarchies durables. »

Nous sommes loin de l’obscur et noble Saül de la tradition. Comme ce roi des pasteurs est devenu intelligible et clair ! Le David de M. Renan est plus intéressant encore. Qu’il semble vivant, dans sa gentillesse de jeune brigand, dans sa ruse de chef avide, dans sa cruauté naïve et dans sa poésie de sauvage ! Je songeais, en lisant ces pages fines et fortes, qu’il est amusant pour le curieux de vivre en un temps comme celui-ci, en un temps où l’on peut comparer le petit David en burnous de M. Ernest Renan au majestueux David que la statuaire du treizième siècle nous montre pensif dans sa barbe blanche, sous sa lourde couronne, et tenant entre ses doigts la lyre prophétique.

Oui, je me disais qu’il est intéressant et doux de