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M. CUVILLIER-FLEURY

M. Cuvillier-Fleury, dont on célébrait hier les funérailles, a duré dans la critique littéraire plus d’un âge d’homme. Le journalisme s’honore de ce robuste talent si longtemps exercé. Ce n’est point assez de rendre mes respects à cet écrivain plein de probité. Je voudrais, si j’en avait l’art et le loisir, esquisser son image : elle vaut qu’on la dessine. Mais prenons garde, la figure de M. Cuvillier-Fleury n’était pas de celles que le peintre doit flatter. Aux caresses d’un pinceau trop moelleux elle perdrait tout son caractère, et ce serait dommage. Il y faut aller à grands traits. Son mérite était solide, son charme était sévère. Il mettait de la dignité jusque dans l’enjouement. On sait qu’il se garda toujours des grâces légères et du facile sourire. Parfois peut-