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leur existence présente et future, de se montrer dans des instants pareils et de prendre une part active à leur propre cause, pour ne retenir en aucune façon le roi. »

Le 17 mai, elle se rendit à Dresde et y arriva en même temps que Napoléon. Elle espérait y embrasser son mari.

— Sire, dit-elle à l’empereur, ne faites-vous pas venir Jérôme ici pour que je puisse le voir ?…

Il lui répondit brusquement :

— Oh ! oh ! vous allez voir que je ferai déranger un de mes généraux d’armée pour une femme !… (Loc. cit., p. 22)

Catherine rapporte ce dur propos et elle ajoute : « Je ne pus cacher quelques larmes qui m’échappèrent à cette réponse. »

Régente de Westphalie en l’absence du prince, ce n’est pas sans inquiétude qu’elle avait accepté ces hautes fonctions.

« J’ai voulu prouver au roi, par cette soumission, dit-elle, que je ne désire que ce qui peut lui être agréable et utile. Me voilà donc lancée dans les affaires, moi qui les ai toujours détestées… C’est le plus grand des sacrifices que je puisse faire au roi, moi qui n’aime qu’une vie tranquille, calme, paisible, qui adore la lecture, l’ouvrage, la musique, enfin toutes les occupations des femmes. » (Loc. cit., p. 9.)

Son père, inquiet des dangers qu’elle courait et disposé déjà à séparer secrètement la cause de sa fille