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Ce n’est pas sans un serrement de cœur que je pense à cette première entrevue ; j’en ai une peur que je ne puis décrire. »

Cette entrevue tant redoutée eut lieu aux Tuileries le 22 août 1807. Catherine en rendit compte à son père le lendemain en ces termes :

« J’ai fait ma toilette pour recevoir le prince. Je ne puis vous exprimer combien j’ai été émue en le voyant, quoiqu’il ait été très poli ; mais il paraissait en proie à un si grand embarras que cela augmentait naturellement le mien. »

C’est ce jour-là que le contrat fut signé. La princesse apportait au roi une dot de cent mille florins et des bijoux pour une somme égale. L’éditeur allemand, dont nous avons le travail sous les yeux, a soin de remarquer que cette somme n’était pas petite, eu égard au temps et aux circonstances. Quant au trousseau, il était à la mode de Wurtemberg et ne put servir. L’empereur et Jérôme le remplacèrent gracieusement.

Où elle n’avait prévu que le devoir, Catherine trouva le bonheur. Son mari était jeune, brave, amoureux ; elle l’aima tout de suite et pour la vie.

Elle écrivait le 25 août :

« Le prince, mon mari, depuis deux jours, paraît véritablement s’attacher à moi ; c’est réellement un homme charmant, rempli d’amabilité, d’esprit, de bonté. Vous devriez voir les attentions, la délicatesse, la tendresse dont il comble votre fille. Déjà il com-