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l’empereur et où je m’occupe toute seule. Le carnaval sera assez triste ce qui m’est fort égal, ayant entièrement perdu le goût de la danse, qui a été remplacé par celui de l’exercice à cheval. » (1er janvier 1811.)

Séparée de son mari, la sentimentale Germaine languit et se lamente. Ni son père ni son fils ne peuvent la distraire du chagrin que lui cause l’absence de l’empereur.


Vous pouvez vous figurer le bonheur que je ressens d’être au milieu de ma famille, car vous savez comme je l’aime ; cependant il est troublé par le chagrin de me trouver séparée de l’empereur. Je ne puis être heureuse qu’auprès de lui. (Prague, 11 juin 1812.) Je ne serai contente et tranquille que lorsque je le reverrai : que Dieu vous préserve jamais d’une telle séparation ; elle est trop cruelle pour un cœur aimant et, si elle dure longtemps, je n’y résisterai pas. (Prague, 28 juin 1812.) J’ai retrouvé mon fils embelli et grandi ; il est si intelligent, que je ne me lasse pas de l’avoir près de moi. Mais, malgré toutes ses grâces, il ne peut pas parvenir à me faire oublier, fût-ce pour quelques instants, l’absence de son père. (Saint-Cloud, 2 octobre 1812.)


Que deviendra cet amour au jour de l’épreuve ? Impératrice régente, épouse et mère, Marie-Louise quitte la capitale le 29 mars 1814, alors que les alliés en étaient encore à plusieurs journées. Abandon lamentable et désastreux que nous ne lui reprocherons pas, car elle ne partit que sur l’ordre réitéré de Napoléon. Il est puissant encore : elle lui obéit ; mais